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La charge mentale des fêtes de Noël

Alors que les fêtes de Noël riment avec paillettes, amour et célébrations, une réalité qu'on évoque trop peu souvent se cache derrière cette période hivernale, celle de notre charge mentale.


Entre préparatifs, attentes sociales et désir de perfection, la magie de Noël nous plonge particulièrement nous les femmes, dans une période de forte pression, mettant à l'épreuve notre bien-être mental.


Aujourd'hui, il me tenait à coeur de partager avec vous cet aspect des fêtes bien trop souvent occulté, pour trouver ensemble des solutions et traverser cette période agitée tout en préservant notre bien-être physique et mental.



1- La charge mentale des fêtes de Noël en famille

Bien que nous aimerions pour la plupart, nous retrouver à Noël dans une ambiance joyeuse, festive et détendue, les regroupements familiaux peuvent être pour certains, et j'en sais quelque chose, une grande source de stress.

Entre les relations parfois conflictuelles, les attentes de chacun, le défi des cadeaux et la planification des repas, les tensions sont rapidement palpables, augmentant ainsi notre dose de stress et notre charge mentale durant les fêtes de Noël.


La culpabilsation de la famille à Noël

Pour celles et ceux qui ont écouté mon podcast, "J'ai grandi dans une famille dysfonctionnelle", vous savez que la difficulté pour moi se trouve globalement dans la dynamique familiale .


Alors que les réunions de famille me sont déjà difficiles en temps normal dû aux conflits permanents autour de sujets anodins, au manque de communication, d'écoute et de compromis, mais aussi à mon sentiment de ne pas pouvoir être moi-même sans être critiquée, agressée verbalement ou rejetée, une autre sorte de pression s'est naturellement installée pour les fêtes de Noël, l'obligation d'être présente chaque année.


Bien qu'objectivement je ne suis pas obligée d'être présente, il m'a depuis toujours été inculqué que c'était un devoir auquel je ne devais pas déroger.


Après plusieurs années de retrouvailles avec un noeud dans le ventre tout le long de la soirée, je me suis demandée l'an dernier d'où venait encore ce sentiment d'obligation et comment faire pour me sortir de cette situation.

Malgré ma peur de déclencher une guerre mondiale et bien sûr, un fort sentiment de culpabilité, j'ai quand même décidé de passer Noël seule chez moi, avec une planche de charcuterie, une belle sélection de fromage et une bonne bouteille de vin.


Pour la première fois de ma vie, j'ai pu passer une soirée sans conflit et sans faux semblants, dans une ambiance calme et légère, avec un choix de plats QUE JE MANGE (adieu les bulots, les huîtres et le foie gras....) et qui correspond bien plus à l'idée que je me fais de ce type de fêtes.


J'ai pris conscience que je n'ai aucune obligation à être présente chaque année, et que je ne devrais pas non plus avoir à culpabiliser de ne pas faire, encore une fois, quelque chose qui ne me plaît pas pour satisfaire la majorité.


Bien que j'ai moi aussi envie de me retrouver en famille pour les fêtes de Noël, je ne souhaite plus les passer dans un environnement qui semble aujourd'hui être davantage une source d'angoisse que de joie.


Comment passer un bon Noël en famille


- La communication en famille pour Noël

Dans les familles où les tensions sont moins grandes et la communication est possible, n'hésitez pas réfléchir à ce qui est important pour vous en cette période de l'année.


Qu'est-ce qui vous tient à coeur, quelles sont vos limites? Peut-être pouvez-vous vous demander ce que chacun aime faire le soir de Noël?

Certains préfèreront se retrouver autour d'un bon repas alors que d'autres aimeraient faire des jeux de société, apprécieraient un moment de lecture ou partager des chants de Noël.


Fêter Noël peut être l'occasion de passer du temps de qualité en découvrant les goûts de chacun, en s'ouvrant un peu à la nouveauté, tout en partageant des traditions qui vous tiennent à coeur.

Dans un environnement dans lequel vous vous sentez écouté et en sécurité, n'oubliez pas de rester vous-mêmes flexibles et compréhensifs, pour que chacun se sente à l'aise de faire ce qui lui plaît.


Parfois, la nourriture elle-même peut-être source de frustration pendant les fêtes...


- L'organisation du repas



Pour limiter la charge mentale durant les fêtes de Noël, faisons d'une pierre deux coups, pourquoi pas le budget, vous pouvez proposer de répartir les responsabilités selon chacun des membres de la famille.


Un membre de la famille peut s'occuper de trouver une bûche alors qu'un autre s'occupe de prendre en charge le fromage ou le vin, d'autres peuvent s'occuper des fruits de mer tandis que d'autres apportent le pain... Une répartition qui vous permettrait de vous délester non seulement d'une grande charge mentale mais aussi financière, tout en vous préservant de courir partout à quelques jours des fêtes.

C'est pourquoi pas d'ailleurs, une occasion de plus pour découvrir les goûts de chacun...


Chacun des membres de la famille peut également continuer à honorer sa responsabilité tout le long de la soirée pour contribuer au bon déroulement du repas sans que cette responsabilité n'incombe seulement à la personne qui reçoit, en s'assurant que les verres ne soient pas vides ou en allant chercher la bûche au moment du dessert.

Quoi de mieux qu'un travail d'équipe organisé à l'avance pour resserrer les liens!


La charge mentale de la prise de poids à Noël

La peur de prendre du poids durant la période des fêtes de fin d'année est un sujet peu évoqué ou bien souvent minimisé alors qu'il peut devenir une grande source d'angoisse.


Pour les personnes souffrant de TCA (Troubles du Comportement Alimentaire), les repas de fin d'année étant plus nombreux et proposant une nourriture plus riche et plus abondante, peuvent devenir une vraie charge mentale tournant parfois à l'obsession.


Rompre ses routines alimentaires, se sentir obligé(e) de manger les repas qui ont été préparés, faire face au jugement des autres autour de son alimentation, la consommation ou non d'alcool, le sentiment d'isolement, le stress, la culpabilité... Tout un ensemble de sujets difficiles à gérer lorsque le contrôle excessif ou la peur de perdre le contrôle sont au centre même de ces troubles alimentaires.


Je ne suis absolument pas spécialiste de troubles de comportements alimentaires et ne me permettrais en aucun cas de vous donner des conseils médicaux à ce sujet. Cependant, j'aimerais partager avec vous quelques conseils que j'aurais moi-même aimé avoir lorsque je souffrais de TCA.


  • Faites-vous accompagner par un professionnel qui saura vous apporter le soutien nécessaire

  • Prenez soin de vous en dehors des repas en écoutant votre corps et ses besoins

  • Parlez à des proches auprès de qui vous vous sentez soutenu(e) et non jugé(e)

  • Vous n'êtes pas responsable ce que vous vivez et vous pouvez être aidé(e)

  • Faites preuve d'indulgence et de douceur envers vous-même comme vous le feriez envers quelqu'un que vous aimez



Par ailleurs, j'aimerais ajouter que si vous pensez sans cesse à la nourriture, si vous avez peur de l'arrivée des fêtes ou tout simplement peur de trop manger, si vous perdez souvent le contrôle face à la nourriture ou que vous ne souhaitez pas la garder dans votre corps, ou si encore vous faîtes du sport à outrance ou que vous compensez le repas riche du midi par un repas pauvre le soir, n'hésitez pas à en discuter et à demander renseignements auprès de votre médecin.


Il n'existe pas de solution miracle pour venir à bout des TCA et chaque approche est différente selon les difficultés de chacun. Mais il me semble important en cette période de l'année de vous rappeler que c'est un sujet qui touche beaucoup de personnes, en majorité les femmes, n'ayant parfois elles-mêmes pas conscience de vivre avec un, voire plusieurs troubles du comportement alimentaire.


D'un autre côté, si vous n'êtes pas concerné(e) par ce sujet, voici quelques phrases et comportements qui peuvent sembler anodins pour certains et s'avérer être un déclencheur de stress ou de culpabilité pour d'autres:


  • Faire des remarques sur les quantités servies

  • Prétexter les fêtes pour essayer de faire déculpabiliser l'autre

  • Faire des remarques sur le choix de la nourriture mise dans l'assiette

  • Donner son opinion sur l'apparence physique

  • Faire une remarque sur le poids même si elle vous paraît positive

  • Insister sans fin pour remplir à nouveau une assiette


Les TCA font l'objet de sujets sensibles qui ne sont pas évidents non plus à comprendre ou à gérer pour l'entourage; alors pendant cette période festive, essayons simplement de faire preuve de sensibilité, d'écoute et de soutien.


La charge mentale des femmes au sein du couple à Noël

Selon une récente étude de l'Ifop (Institut Français d'Opinion Publique), 62% des femmes hétérosexuelles déclarent en faire plus que leur conjoint pendant les fêtes de Noël.


Organisation du déroulement de la soirée et des invités, menu, courses, cuisine, sapin, déco, cadeaux, enfants, vacances scolaires, boulot... Combien d'entre nous avons déjà vécu cette soit-disant douce période de Noël comme un concours de perfection pour faire plaisir aux autres, plutôt que d'en profiter nous-mêmes?


Et si on répartissait un peu plus équitablement nos responsabilités pour réduire notre charge mentale et passer de vraies fêtes?


N'ayant ni sapin ni déco particulière pour les fêtes cette année, nous avons décidé avec mon mari de nous répartir le reste de l'organisation pour un meilleur équilibre.

À mon grand bonheur, j'ai eu carte blanche pour répartir la charge de travail tant dans la réflexion du menu, en suggérant de proposer chacun deux plats principaux et d'en discuter pour faire un choix ensemble, que dans la répartition des courses et de la cuisine.


Nous nous sommes mis d'accord pour savoir qui ferait quel type de course, comment nous allions répartir la cuisine le soir de Noël pour que je ne sois pas seule à préparer le repas, mais aussi, comment nous voulions procéder pour l'achat des cadeaux.


Et comme pour beaucoup de femmes dans les couples hétérosexuels, la charge mentale repose sur nous, AUSSI parce que lorsque notre conjoint fait quelque chose, soyons honnête, ce n'est pas bien fait... La communication en amont est vraiment primordiale pour exprimer clairement les besoins de chacun et se mettre d'accord sur un déroulement qui nous convient.



Je pourrais écrire encore tant de chapitres pour aborder le sujet de la charge mentale en cette période de Noël en évoquant les cadeaux pour la famille ou en entreprise, la pression sociale laissant parfois peu de place pour des moments rien que pour nous, ou encore l'aspect financier qui est une pression supplémentaire dans la plupart des foyers.


Avec les années, j'ai appris à poser un regard différent sur le sens des fêtes, des relations, mais aussi de l'importance des valeurs et de ces moments, qui ont été transformés par notre société en moyen de monétisation, créant toujours plus d'envie et de frustration.


Enfin, la période hivernale est une période stressante pour beaucoup avec l'arrivée du froid, les journées plus courtes, les bilans de fin d'année ou encore les dossiers à clôturer. Il est important de ralentir notre rythme pour nous écouter et prendre soin de nous, des notions qui ne nous ont pas, ou peu été inculquées, et que l'on a toujours appris à mettre de côté.


Et vous, quelle est votre plus grande charge mentale en cette période de fin d'année?


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